La justice administrative,

à quoi ça sert ?

Tous les jours, l’administration prend des décisions sur des sujets qui concernent chacun et chacune d’entre nous : santé, environnement, libertés publiques, sécurité, social… La justice administrative est là pour vérifier que ces décisions respectent le droit et vos libertés fondamentales.

Lorsqu’une personne est en conflit avec une autre personne ou une entreprise, elle peut se tourner vers la justice judiciaire. Cette justice est bien connue : elle traite les crimes, les délits ou les différends entre personnes privées. Mais comment faire lorsqu’une personne est en désaccord avec sa mairie, un hôpital ou même le Gouvernement ? Dans ce cas, il est possible de faire appel à la justice administrative. Les tribunaux administratifs, les cours administratives d’appel et le Conseil d’État tranchent les litiges des citoyens, entreprises et associations avec l’administration.

Une justice qui protège les citoyens

Par exemple, une personne peut saisir la justice administrative si elle considère que la préfecture a injustement interdit la tenue d’une manifestation, que le projet de construction d’une route par le département porte atteinte à la protection des animaux, ou que la Direction générale des finances publiques lui impose des prélèvements trop élevés… En vérifiant que les actions des administrations sont conformes au droit et que les droits fondamentaux des citoyens sont respectés, les juges administratifs protègent des abus ou des erreurs.

La justice administrative est ainsi un maillon essentiel de l’État de droit

La justice administrative

Elle vérifie que l’administration respecte le droit.

Les citoyens

Ils peuvent déposer un recours contre les actions de l’administration s’ils estiment qu’elles ne respectent pas le droit.

L’administration

Elle prend des mesures et édicte des règles qui concernent tous les citoyens dans leur vie quotidienne.

L’administration

Elle prend des mesures et édicte des règles qui concernent tous les citoyens dans leur vie quotidienne.

Les citoyens

Ils peuvent déposer un recours contre les actions de l’administration s’ils estiment qu’elles ne respectent pas le droit.

La justice

administrative

Elle vérifie que l’administration respecte le droit.

Les décisions prises par la justice administrative sont contraignantes, c’est-à-dire qu’elles doivent être appliquées par les administrations. Les tribunaux administratifs, les cours administratives d’appel et le Conseil d’État peuvent annuler une mesure d’une administration, l’obliger à prendre des actions particulières ou la condamner à réparer les dommages qu’elle aurait causés. Lorsque la justice ordonne une action, elle peut aussi vérifier que celle-ci a bien été exécutée par l’administration. Et si elle estime que ce n’est pas le cas, elle peut contraindre l’administration, par exemple en lui imposant le paiement d’astreintes.

Des décisions qui touchent directement la vie des citoyens

Depuis sa création, le Conseil d’État a rendu des décisions de justice qui ont eu des effets importants dans la vie des citoyens et qui ont fait jurisprudence. Découvrez cinq décisions marquantes.

5 décisions

qui ont changé la vie des citoyens

Et plus récemment...

AU FAIT

Qu’est-ce qu’une liberté fondamentale ?

Les libertés fondamentales (ou droits fondamentaux) des citoyens proviennent du préambule de la Constitution de 1958. Celui-ci regroupe la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la Constitution de 1946 et la Charte de l’environnement. Elles proviennent également de la Convention européenne des droits de l’homme. Le nombre de ces droits et libertés peut augmenter au fil des décisions de justice. Ainsi, une décision rendue en 2020 par le Conseil d’État reconnaît la liberté de création artistique comme une liberté fondamentale. On en distingue quatre types :
  • les droits inhérents à la personne humaine comme l’égalité, la sûreté, la propriété ou la résistance à l’oppression ;
  • les droits qui sont des aspects ou des conséquences des précédents, comme le suffrage universel, l’égalité des sexes, l’expression ou le culte ;
  • les droits sociaux et économiques, comme l’emploi, la protection de la santé ou la gratuité de l’enseignement public ;
  • et les droits de « troisième génération », comme le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé et des personnes.
Pour aller plus loin

En tant que magistrate au tribunal administratif, ma mission est de rendre la justice. Nous intervenons en premier ressort : concrètement, c’est à nous que va s’adresser un citoyen s’il a un litige avec une administration. Notre rôle est d’apporter une solution par le droit lorsque les parties n’arrivent plus à discuter. Tous ne peuvent pas être satisfaits, mais c’est une étape essentielle pour pacifier la société et garantir l’État de droit. Le magistrat est un juge de proximité. Tout d’abord parce que les matières qu’il traite affectent le quotidien des citoyens : travaux d’urbanisme, impôt sur le revenu, responsabilité d’un hôpital… Mais aussi parce qu’on peut le saisir facilement, grâce à Télérecours, et sans avocat dans la plupart des cas. Pour autant, le langage et le raisonnement juridiques peuvent sembler obscurs aux citoyens. Lors des audiences, tout en m’adressant aux juges, je cherche à expliciter aux citoyens le droit qui s’applique à leur situation, surtout quand ils n’ont pas d’avocat. Mon objectif est qu’ils comprennent mieux la décision qui sera finalement prise par les juges.

Le rôle du greffe, c’est d’accompagner les recours des citoyens, du dépôt à l’accueil du tribunal ou via Internet, jusqu’au jugement. À chaque étape, il garantit la solidité de la procédure. Nous aidons tout d’abord les citoyens à formaliser leurs demandes, à inclure toutes les pièces nécessaires pour que leurs recours soient complets et qu’ils ne soient pas rejetés dès cette première étape. Par cet appui purement formel, nous faisons gagner du temps à tout le monde : nous n’intervenons pas sur les questions juridiques mais nous permettons au débat de se concentrer sur le fond. Et lorsque c’est possible, nous suggérons la médiation, moins longue et parfois plus adaptée qu’un procès. Au cours de l’instruction et jusqu’à l’audience, les greffiers font vivre le principe du contradictoire : ils appuient les magistrats pour assurer la circulation des arguments entre les citoyens et les administrations mises en cause. Enfin, nous jouons un rôle d’information essentiel pour les citoyens : à l’issue d’un jugement, nous leur indiquons comment contester la décision s’ils l’estiment injuste.

Qui adopte la réglementation ?

Le Président de la République, le Gouvernement.

Les décrets, qui sont les actes les plus importants, sont signés par le Président de la République ou par le Premier ministre. Les arrêtés sont signés par les ministres dans leur champ de compétence.

Il existe aussi des réglementations locales, adoptées par les préfets ou par les élus locaux.

Comment est fabriquée la réglementation ?

Les décrets les plus importants sont examinés par le Conseil d’État. Comme pour les projets de loi, le Conseil d’État rend un avis juridique au Gouvernement. Il propose des modifications pour que les futurs décrets respectent le droit, qu’ils soient compréhensibles, applicables et cohérents avec les lois et les autres réglementations.

Le Gouvernement prend environ 2 000 décrets réglementaires par an, dont 1/3 est examiné par le Conseil d’État.

Qui vote les lois ?

Les députés et sénateurs. 

Comment sont fabriquées les lois ?

 Les députés et sénateurs débattent et votent la loi, sur la base de :

projets du Gouvernement, soumis obligatoirement au Conseil d’État pour avis,

propositions de parlementaires, examinées par le Conseil d’État si les présidents de l’Assemblée nationale ou du Sénat en ont fait la demande.

Il y a environ 50 lois votées par an. Les 2/3 le sont sur la base de projets de loi du Gouvernement, 1/3 sur la base de propositions de loi de députés et de sénateurs.

Découvrez le parcours d’une loi en 5 étapes !

Qui élabore le droit européen ?

Le droit européen est adopté par le Parlement européen, composé des députés européens élus par tous les habitants de l’Union européenne, et par le Conseil de l’Union européenne, qui regroupe les ministres des différents pays membres. 

Comment est fabriqué le droit européen ?

Les directives et règlements sont adoptés par le Parlement européen et le Conseil de l’Union, à partir de propositions de la Commission européenne. Il y a environ 25 réglements et 60 directives adoptés par an.

Qui a adopté la Constitution ?

Elle a été adoptée en 1958 par les Français par un référendum.

Comment est fabriquée la Constitution ?

Parce qu’elle établit les grands principes d’organisation du pays, la Constitution n’a pas vocation à être modifiée très régulièrement. Depuis 1958, elle a été modifiée à 24 reprises. Elle peut être modifiée à l’initiative du Président de la République ou des parlementaires.

• Le Président de la République peut proposer une modification de la Constitution : elle devra être adoptée par lAssemblée nationale et le Sénat puis approuvée par les Français par référendum ou par les trois cinquièmes des députés et sénateurs.

• Si la proposition de modification de la Constitution provient du Parlement, celle-ci ne pourra être adoptée que par référendum.